Introduction

Le 34 rue de Seine se présente d’une façon fort élégante. Sa façade pierres de taille et ses lucarnes à la mansarde forment un ensemble harmonieux.

Il fut avant la révolution la propriété de hauts personnages de l’état dont certains connurent beaucoup de malheurs.

La naissance

Au début du XVIe siècle, le quartier de Saint Germain des Prés ne faisait pas encore partie de la capitale. Séparé de Paris par les murailles des fortifications de Philippe Auguste, le bourg Saint Germain des Prés dépendait de la juridiction de l’abbaye du même nom. La rue de Seine n’était alors qu’un chemin de terre bordé par quelques tuileries et des champs dont l’un était le célèbre Pré aux Clercs où s’ébattaient les étudiants.


La réouverture de la porte de Bussy vers 1530 facilita l’accès au bourg Saint Germain dont on vantait le calme, le bon air et les distractions offertes par la foire qui s’y tenait tous les ans en février. Des bourgeois de Paris, des nobles commencèrent à s’installer dans ces lieux si hospitaliers.

Les bons moines de l’abbaye, qui flairaient la bonne affaire, se mirent alors à lotir les terrains le long de la rue de Seine. Dès 1538, son abbé commandataire, le révérendissime cardinal de Tournon, qui savait allier au spirituel des préoccupations fort temporelles, accorda « moult baux à cens et à rente » sur les lots de la rive orientale de la rue, sous réserve que chaque preneur y fasse « bastir maisons manables1 ». Cette opération immobilière avant l’heure connut tant de succès que l’autre côté de la rue ne tarda point à suivre ce bel exemple.


Maître Palerne

Maître Palerne L’histoire de la maison qui nous occupe commence donc à cette époque, exactement le jeudi 12 mai 15412. Ce jour-là, le frère Pierre Gouscon, vicaire général du cardinal de Tournon qui lui-même était alors l’abbé commandataire de l’abbaye, bailla à titre de cens et rente foncière, tous deux annuels et perpétuels à Arnault Palerne, procureur en la cour du Parlement un demi arpent de terre, c’est-à-dire environ 1700m23. Le terrain, plus grand que celui de la maison actuelle, englobait au moins les 32, 36 et 38 de la rue et s’étendait plus profondément que maintenant vers l’ouest, jusqu’au 22 de la rue Jacob. Il jouxtait au nord celui de Gilles Lemaistre4, avocat au Parlement et au sud celui de Jehan Vallet, écuyer, il aboutissait d’un bout à la rue de Seine et de l’autre au petit Pré aux Clercs qui appartenait à l’Université. Ce bail était fait au prix de 10 livres parisis « pour arpent »5. de rente annuelle et perpétuelle et 3 sols de cens. Arnault Palerne s’engageait donc à verser à l’abbaye, pour son demi arpent, 100 deniers de rente foncière dont la moitié était rachetable au sol la livre et 18 deniers parisis de cens, le tout payable chaque année à la Saint-Rémy, « chef d’octobre ». Il devait aussi clore son terrain « dedans ung an » et y « faire bastir et édiffier maison manable dedans deux ans ».

Dans les 24 mois qui suivirent, maître Arnault Palerne remplit son contrat et mourut.


Extrait du cueilleret de l’abbaye de Saint Germain des Prés - AN : LL 1124


Sa veuve, Jehanne Deschamps, eut la garde de ses enfants. En femme de tête, elle décida d’agrandir sa propriété. Le 1er mars 15436, les moines de l’abbaye lui baillaient à cens et à rente « quinze perches de terre7 en une pièce scituée et assize au terroir dudict Sainct Germain tenant d’une part à lad vefve et à sesdictz enfans et d’autre part à messire Philippe Le Compte, procureur en la Chambre des Comptes à Paris, aboutissant d’ung bout à la rue de Seyne et d’autre bout au petit Pré aux Clercs ». Ce terrain englobait, on le verra par la suite, l’actuel 40 rue de Seine. Par le même acte, elle prenait aussi l’engagement d’enclore son terrain et d’y bâtir une maison. Cette acquisition lui coûtait le même prix de 10 livres parisis de rente foncière par arpent, par contre le cens avait considérablement augmenté : c’était 10 sols par arpent qu’il lui fallait acquitter chaque année au jour de la saintement. Cependant le résultat était là : Jeanne disposait maintenant d’un domaine de plus de 2200m2. Qui plus est, il prit de la valeur puisque la rue de Seine fut pavée entre 1545 et 1546.

Le destin de Jeanne Deschamps ne laissa pas beaucoup de traces dans les archives qui révèlent toutefois qu’elle se remaria assez rapidement avec maître Pierre Thédot, aussi procureur au Parlement, et qu’en 1573 elle était de nouveau veuve. Elle avait vendu une partie située au sud de son domaine à un certain Hélie de La Faye dont elle recevait une rente de 83 livres par an8.



Extrait du bail à cens et à rente fait à Jehanne Deschamps

AN : L 797


Où Pierre Bolioud9 devient propriétaire

En 154810, la maison avait changé de main. Malheureusement, les circonstances de cette mutation restent obscures.

Le nouveau propriétaire était maître Pierre Bolioud qui exerçait tout à la fois les charges de secrétaire du Roy, de notaire et greffier au Parlement de Turin. Il recevait pour cette fonction 400 livres par an. On notera que François Ier avait pris la peine de lui en verser une avance de 300 livres en 1539, lors de la constitution de ce Parlement11.

Pierre Bolioud était avide de posséder des grands horizons, aussi avait-il acquis les biens de Pierre Boutin, de maistre Georges Sinadat et Nicolas Coppin et y avait construit « une grande maison couverte d’ardoise et aultres édifices, court, jardin et lieux12 «. Il s’était constitué une belle propriété qui s’étendait du petit Pré aux Clercs à l’ouest, à la rue de Seine à l’est ; des terrains de Gilles Le Maistre, avocat du roi, au nord à ceux de Jehan de Vallet, écuyer, au sud.

Le plan dit de Bâle ci-dessous illustre sans doute assez bien la topographie des lieux.

La rue Bonaparte est au premier plan, la rue de Seine se trouve entre les deux rangées de maisons sur le côté gauche du plan, la rue de Bussy se reconnaît à son coude, la propriété des Bolioud y est indiquée par une flèche. À sa gauche, on voit l’amorce de la rue des Marais (maintenant rue Visconti).



Les Montaigne

Maître Bolioud avait une fille, Geneviève, qui avait épousé maître Gabriel Montaigne. Le couple vint habiter à Saint Germain des Prés, rue de Seine dans la maison qui nous occupe. Il se trouve que le jardin avait une forme bizarre parce que le petit Pré aux Clercs y faisait une enclave. Aussi lorsque l’occasion fut donnée à Gabriel Montaigne d’y remédier, il sauta sur l’occasion et acquit le 7 septembre 1549 d’un certain Nicolas Beaujouen, maître brodeur, une pièce de terre qui mesurait 24 toises et demie13.

En 1568, à la suite des événements graves que nous venons de citer, il fut fait obligation à tous les propriétaires du petit Pré aux Clercs de faire déclaration de leur bien. Gabriel Montaigne ne manqua pas de s’exécuter devant Desnetz, le 10 juillet. L’acte a disparu depuis, mais une copie écrite en 1624 subsiste dont voici le texte intégral.

« Fut présent en sa personne honnorable homme maistre Gabriel Montaigne, procureur en la court du Parlement et fiscal de SGP lez Paris demourant audict lieu, lequel confessa estre détempteur propriétaire et possesseur d’une portion de jardin par luy acquize de Nicolas Beaujoan, maistre brodeur dudict lieu, ladicte portion contenant 24 toises 1/2 faisant portion de plus grande quantité lors appartenant audict Beaujoan assize audict SG en la censive de messieurs le recteur et les suppostz de l’Université de Paris à cause du petit Pré aux Clercs que son maistre Pierre Le Clerc tenoit à cens et rente de ladicte Université et dont il en avoit baillé une portion de 24 thoises 1/2 tenant d’une part au reste de ladicte portion dudict Beaujoan, ung mur entre deux dont le reste a esté de puys vendu à maistre Ambroise Amy aussy procureur en ladictte court, icelle portion dudict Montaigne tenant d’une part et aboutissant des deulx boutz et faisant en clave (sic) dedans son grand jardin , lesdictes 24 thoises 1/2 chargées d’ung denier parisis de cens portant lotz,rentes, saisines, amendes quant le cas y eschet et encore de 2 solz tournois de rente pour chacune thoises qui font 49 solz tournois pour lesdictes 24 thoises 1/2 faisant portion de 15 livres 4 solz tournois que la totalité du jardin dudict Beaujoan doibt à ladicte Université comme ayant le droict retroceddé dudict Le Clerc, ladicte rente de la condition qu’elle est payable chacun an à ladicte Université au jour et feste Sainct Remy, chef d’octobre, et lesquels cens et rente de 49 solz tournois, ledict Montaigne a promis sera tenu, promet et gaige par luy, ses hoirs et ayant cause bailler et paÿer à la dicte Université ou au porteur au dict jour et terme par chacun an , première année du paÿement eschéant au jour Sainct Remy prochain venant, à continuer et sur la dicte portion de jardin qui en demeure chargée affecte oblige et ypoyhèque et laquelle ledict recongnoissant promet maintenir, soustenir et entretenir en tel et sy bon estat que lesdictz deniers parisis de cens et puissent estre aysément prins et perceuz doresnavant par chacun an qu’il en sera de toutem propriétaire et possesseur, promettant, obligeant et renonçant. Faict l’an 1568 le samedy 10e jour de juillet

Ainsy signé N.Lecamus et Denetz

Ainsi paraphé et en marge est escript fait grosse »

De son mariage avec Geneviève Bolioud, Gabriel Montaigne eut de nombreux enfants  qui formèrent une famille soudée dont chacun des membres venait au secours des autres quand besoin était.

Un premier garçon, François, fut secrétaire ordinaire de la reine, mère du roi qui le combla de bienfaits. Par exemple en 1584, « ayant esgard et considération aux bons et agréables services » prodigués par François Montaigne et sa femme, Elisabeth Du Val, l’une de ses femmes de chambre, elle leur donna un terrain rue de Grenelle, près de son propre hôtel dit d’Orléans14. Généreux, François vint en aide à sa sœur Marie ainsi qu’à à son père en leur versant à chacun une rente de 16 écus soleil15.

Antoine, un deuxième fils, fut novice en l’abbaye de Seyrouge et fit don à son frère Barthélemy de tous les biens meubles et immeubles qui lui étaient venus de la succession de ses père et mère et de son aïeul Boulioud16.

Barthélemy était avocat en la cour du Parlement de Paris et précepteur des pages de la grande écurie du roi.

Gabriel était archer des gardes de la reine. Il reçut de son frère François une rente de 100 écus soleil en 158317.

Marie épousa Pierre Barbier qui était, comme il se doit, procureur en la cour du Parlement. À la mort de ses parents, elle devint propriétaire avec son frère Hugues de la moitié indivise de la maison qui est maintenant le 32 rue de Seine.

Pour subvenir aux besoins de cette nombreuse famille, Gabriel Montaigne déploya toute sa vie une énergie sans borne qui le conduisit à exercer de multiples charges. En 1546, il était huissier des requêtes du Palais. Cela ne suffisait sans doute pas pour élever ses enfants puisqu’il signa avec le fermier et receveur du cardinal de Tournon un bail18 de sous-traitance des fermes pour 200L par an. Il s’agissait de gérer ses terres et seigneuries de Villeneuve-Saint-Georges, Valenton et Challandray. À la même époque, il fut l’émissaire du roi Henri II auprès du Bureau de la Ville dans l’affaire bien embrouillée de « la closture des faulxbourgs de l’Université ». On le retrouve en 1553 prévôt de « Chastillon » ; en 1561, il était un procureur fiscal de l’abbaye de Saint Germain des Prés fort apprécié puisque le cardinal de Tournon, abbé de Saint-Germain-des-Prés et de Ferrière, le récompensa en lui cédant ses droits sur la succession Jean Maillet, religieux professe en l’abbaye de Ferrière. En 1569, le Bureau de la Ville, qui mettait en place la garde de la porte de Buci, le choisit comme garant de sa bonne fermeture. Cette porte, on va le voir, joua un rôle important lors de la Saint-Barthélemy.

Peu de temps après, en la sinistre nuit du 24 août 1572, le massacre des huguenots fut perpétué. Alors que Paris était dans la liesse du mariage d’Henri de Navarre19 avec Marguerite de Valois et que ses amis protestants étaient venus l’accompagner à Paris pour la fête de ses noces, la cloche de l’église Saint Germain l’Auxerrois, toute proche du Louvre, retentit vers minuit. Elle était le signal du carnage commandité par la reine mère Catherine de Médicis et le roi Charles IX. L’amiral de Coligny fut assassiné dans son hôtel rue de Béthisy. Un attentat perpétué contre lui deux jours avant ne l’avait que blessé, il fallait bien l’achever ! Le duc de Guise vint en personne s’assurer que le travail avait été bien exécuté. On jeta par la fenêtre le corps du malheureux qui tomba à ses pieds. La tuerie continua par les hôtes huguenots du Louvre. Tous, gentilshommes, pages, valets furent rabattus dans la cour du Louvre et ce fut l’hallali. Cependant le jeune époux, le futur bon roi Henri, fut épargné. Mais la proscription n’était point achevée. Le peuple de Paris suivit le duc de Guise et se mit à tuer. Les rues n’étaient plus que sang et cadavres.

Il était un lieu au faubourg Saint Germain qu’on appelait « la petite Genève parce que de nombreux huguenots y habitaient. Il s’agissait de la rue des Marais et de ses entours Le duc de Guise, le duc d’Aumale et le bâtard d’Angoulême s’y précipitèrent par la rue Saint André des Arts. Arrivés devant la porte de Buci ils trouvèrent porte close – Gabriel Montaigne en était, on le sait, l’un des garants - mais peu importe, Guise en avait la clé. Le malheur (ou plutôt le bonheur) fut que ce n’était pas la bonne. Il fallut envoyer chercher le bon sésame. Les protestants, alertés par les cris tout proche des massacreurs, se rassemblèrent et comprirent instantanément que la situation était grave. Montgomery cria « Vite au Pré aux Clercs ! ».

C’est là, au milieu de ce film tragique, que se situe un épisode qui reflète la cruauté des faits. Il fut relaté par un des rescapés. Le duc de La Force et ses deux fils logeaient au faubourg Saint Germain. Le père était déjà sorti de sa maison, il avait encore le temps de se sauver, mais voyant que ses enfants ne venaient point, il retourna les chercher. À peine était-il rentré chez lui que les assassins arrivèrent : un nommé Martin à leur tête, entra dans la chambre, le désarma, lui et ses deux enfants, et lui dit qu’il fallait mourir. La Force proposa une rançon de 2000 écus que Martin accepta aussitôt. Après avoir tout pillé dans la maison, il demanda à La Force et à ses enfants de mettre leurs mouchoirs en croix sur leurs chapeaux, et leur fit retrousser leur manche droite sur l‘épaule ; c’était la marque des massacreurs. En cet état, ils leur firent passer la Seine et les emmenèrent dans la ville. La Seine qu’ils traversèrent était couverte de morts. La Force et ses enfants abordèrent devant le Louvre. En ce lieu, ils virent égorger plusieurs de leurs amis. Finalement on les emmena prisonniers dans la maison du capitaine Martin. Une tante donna bien les 2000 écus, ils se firent cependant égorger sauf le plus jeune fils de 13 ans qui survécut à ses blessures et fut caché par un marqueur de jeu de paume nommé du Verdelet puis chez le maréchal de Biron à l’Arsenal. C’est lui qui fit ce récit qui est parvenu jusqu’à nous.

Ceux qui s’étaient rassemblés au Pré aux Clercs purent réunir leurs chevaux et galoper à travers champs vers le sud-ouest, la troupe guisarde à leurs trousses. Mais ils avaient trop d’avance. Henri de Guise et ses compagnons rebroussèrent piteusement chemin à Montfort-l’Amaury.

Les habitants de Saint Germain des Prés restés sur place eurent l’horrible spectacle de la Seine rougie par le sang des cadavres nus qu’elle charriait et des rues jonchées de corps.

La Saint Barthélemy (détail), François Dubois

Trouvant peut-être leur domaine un peu trop grand maintenant que les enfants étaient adultes, Gabriel Montaigne et sa femme décidèrent d’en céder une partie en échange d’une rente. Le 7 octobre 1578 le contrat fut signé devant Me Denetz20 .

Ils s’installèrent dans la maison qui occupait alors l’emplacement du n°32 et qui portait l’enseigne des « Trois Pensées ».

On ne sait quand Gabriel Montaigne et sa femme moururent. Par contre, le cueilleret de 1595 nous apprend que les hoirs de Gabriel Montaigne étaient propriétaires de la maison du 36, ainsi que celle du 32. Par contre, ils avaient vendu celles du 34 à Thévin.



Entre 1595 et 1618 : la maison passe à Claude Le Lombard

La période qui suivit fut assez obscure. La guerre entre le futur Henri IV et la Ligue faisait rage, de nombreuses maisons furent détruites puis reconstruites, la paix revenue.

Nous n’avons que deux éléments sur lesquels s’appuyer :

- Entre 1595 (date d’un cueilleret des moines de Saint Germain des Prés) et 1628 (date du cueilleret suivant), il y eut une série de mutations à partir des hoirs de Gabriel Montaigne pour aboutir à l’acquisition de la maison par Pierre Mauguin, en passant par un certain Claude le Lombard.

- En 1607, les héritiers de Gabriel Montaigne avaient procédé au partage des biens de leurs père et mère puisque Marie Montaigne et son époux Pierre Barbier, procureur en la cour de Parlement donnèrent la maison du 32 à leur fils « en faveur de son contrat de mariage » avec Catherine Courtillier21.



1618 : Vente par Claude Dauzolle (ou Daurelle) et Claude Girard sa femme à Pierre Mauguin et Suzanne Dulac sa femme

Le 11 octobre 1618 marque un tournant important dans l’histoire de la maison.

Par devant devant Germain Tronson et Claude de Troyes notaires , Claude Dauxelle, écuyer et seigneur de Villeneuve, Jax, La Besseye et Combest et damoiselle Claude Girard son épouse qui demeuraient hors la porte Saint Michel en la maison de sainte Colombe paroisse Saint Cosme vendirent à noble homme maître Pierre Mauguin , avocat en la Cour du Parlement et à damoiselle Suzanne Dulac sa femme « une maison assise à Saint Germain des Prez rue de Seyne où est à présent demeurant Pierre Naudin, maître apoticaire , bourgeois de Paris. » La maison appartenait au vendeur de son propre comme héritier de Guillaume de Lombard, vivant escuyer, seigneur de Villeneufve, Jax, La Bessaye et Combret, gentilhomme de la bouche de feu Monseigneur le duc d’Anjou et d’Alençon.

La maison contenait deux corps d’hôtel, l’un sur la rue, l’autre sur le derrière , une cour entre deux où il y avait un grand puit, plus une petite cour. Suivait un jardin avec une table à tréteaux en pierre de taille et un autre puit.

Le rez-de-chaussée du corps d’hôtel sur la rue comportait boutique, cuisine, dépendances et allée. À l’étage au-dessus on trouvait chambres, garde-robes. Le grenier était couvert de tuiles.

Le corps d’hôtel à l’arrière contenait au rez-de-chaussée une grande salle et dépendances avec des caves en dessous, sur toute leur étendue. Une allée permettait de descendre dans une petite cour et d’elle au jardin. Au dessus, deux chambres et deux garde-robes et grenier au dessus. À côté, on trouvait deux galeries portées par le mur mitoyen et comportant deux petits cabinets à siège d’aisance l’un sur l’autre auquel on montait par un escalier à vis. Le tout couvert était couvert d’ardoises. La maison tenait d’une part à monsieur le président Thévin, d’autre part à messire Barbier, avocat en parlement et par derrière aux héritiers de messire Jehan [de] Feu, vivant conseiller en la cour de Parlement.


La famille Mauguin

1632 : Partage des biens de Pierre Mauguin : la maison échoit à Gilbert Mauguin

1675 :Contrat de substitution entre les héritiers de Pierre Mauguin et l’hôpital général et Robert Mauguin

1676 : Robert Mauguin vend la maison à Pierre Bernard et sa femme

La famille Bernard

1701 : Marguerite Bernard est propriétaire comma unique héritière de ses parents Pierre Bernard et Marguerite André

Un certain Bourgeois possède la maison et épouse en 2des noces Claude Dufay

Mort de la veuve Bourgeois. Il y a de nombreux héritiers. La maison échoit aux sœurs Dufay

1726 : Inventaire de M.M. Dufay, veuve Boivin. Sa sœur Bourgeois hérite la maison

1767 : Partage des biens de M.J. Dufay. La maison échoit à la veuve Bourgeois

AN V : adjudication de la maison à M. Dubois et sa femme M.E Santilly

An X : mort de madame Dubois

1811-Partage. La maison échoit à M. Dubois

1812 : Vente de la maison à aux frères Coulomb

1819- M. Lamy recueille la maison à la suite du décès de sa femme

1842- M. Lamy décède. La maison reste en indivis entre les deux enfants

1848-Partage entre les héritiers Lamy. Emile Lamy reçoit la maison

1 Habitable

2 De nombreux documents des Archives Nationales (A.N) attestent de cette acquisition : MC VIII/69 dont on trouvera le texte dans les pièces justificatives,, LL1124, (comptes de l’abbaye) K794 pièce 12, S3055 (censier)

3 L’immeuble   (n°34 uniquement) s’étend sur 996,25 m2 selon un plan dressé en 1822 par M. Brunton, expert.

4 Gilles Le Maître avait reçu de l’abbaye de Saint-Germain un terrain d’un arpent et demi (un demi hectare) en dédommagement des terrains qui lui avaient été pris pour élargir la rue de Seine. Ce terrain mesurait 10 perches (environ 60m) le long de la rue de Seine.

5 1 livre=20 sols et 1 sol=12 deniers

6 L 797 Bail à cens à la veuve de Me Palerne 1/03/1543

7 Environ 510m2

8 Arch. nat. ,Min. cent., VII/103, 5 mars 1574, titre nouvel par Jehan Petit

9 Alias Boulioud

10 Arch. nat., : LL 1125 f°388 v°

11 J 962, Dons et pensions par François Ier.

12 Arch. nat., : LL1125 F°388 r°

13 Arch. nat., : S6188

14 Arch. nat., : Y 129 f°433, février 1584

15 Arch. nat., :Mincent., XXXIII/213, 28 juillet 1579

16 Arch. nat.,  Min. cent., LXVIII/48, 29 décembre 1583

17 Arch. nat., : Y 125, 29 décembre 1583

18 Arch. nat., Min. cent., VIII/75 le 21 janvier 1542

19 Il n’avait pas encore 19 ans

20 Arch. nat., : S 6188. Ce carton contient une copie de l’acte de vente.

21 Le contrat de mariage fut signé devant Moufle & Sevestre le 1er septembre 1607. L’acte d’insinuation fut rédigé le 6 mars 1608 (A.N. : M.C. XLIX/196)