La naissance

Au début du XVIe siècle, le quartier de Saint Germain des Prés ne faisait pas encore partie de la capitale. Séparé de Paris par les murailles des fortifications de Philippe Auguste, le bourg Saint Germain des Prés dépendait de la juridiction de l’abbaye du même nom. La rue de Seine n’était alors qu’un chemin de terre bordé par quelques tuileries et des champs dont l’un était le célèbre Pré aux Clercs où s’ébattaient les étudiants.


La réouverture de la porte de Bussy vers 1530 facilita l’accès au bourg Saint Germain dont on vantait le calme, le bon air et les distractions offertes par la foire qui s’y tenait tous les ans en février. Des bourgeois de Paris, des nobles commencèrent à s’installer dans ces lieux si hospitaliers.

Les bons moines de l’abbaye, qui flairaient la bonne affaire, se mirent alors à lotir les terrains le long de la rue de Seine. Dès 1530, son abbé comandataire, le révérendissime cardinal de Tournon, qui savait allier au spirituel des préoccupations fort temporelles, accorda « moult baux à cens et à rente » sur les lots de la rive orientale de la rue, sous réserve que chaque preneur y fasse « bastir maisons manables1 ». Cette opération immobilière avant l’heure connut tant de succès que l’autre côté de la rue ne tarda point à suivre ce bel exemple à partir de 1540.



Maître Palerne

L’histoire de la maison qui nous occupe commence donc à cette époque, exactement le jeudi 12 mai 15412. Ce jour-là, le frère Pierre Gouscon, vicaire général du cardinal de Tournon, bailla à titre de cens et rente foncière, tous deux annuels et perpétuels à Arnault Palerne, procureur en la cour du Parlement un demi arpent de terre, c’est-à-dire environ 1700m23. Le terrain, beaucoup plus grand que celui du numéro 32 actuel, englobait au moins les 32, 34,36 et 38 de la rue et s’étendait plus profondément vers l’ouest, jusqu’au 22 de la rue Jacob. Il jouxtait au nord celui de Gilles Lemaistre4, avocat au Parlement et au sud celui de Jehan Vallet, écuyer, il aboutissait d’un bout à la rue de Seine et de l’autre au petit Pré aux Clercs qui appartenait à l’Université. Ce bail était fait au prix de 10 livres parisis « pour arpent »5. de rente annuelle et perpétuelle et 3 sols de cens. Pour son demi-arpent, Arnault Palerne s’engageait donc à verser à 100 deniers de rente foncière et 18 deniers parisis de cens, le tout payable chaque année à la Saint-Rémy, « chef d’octobre ». Il devait aussi clore son terrain « dedans ung an » et y « faire bastir et édiffier maison manable dedans deux ans ».

Dans les 24 mois qui suivirent, maître Arnault Palerne remplit son contrat et mourut.


Extrait du cueilleret de l’abbaye de Saint Germain des Prés - AN : LL 1124


Sa veuve, Jehanne Deschamps, eut la garde de ses enfants. En femme de tête, elle décida d’agrandir sa propriété. Le 1er mars 15436, les moines de l’abbaye lui baillaient à cens et à rente « quinze perches de terre7 supplémentaires . Ce terrain englobait, on le verra par la suite, l’actuel 40 rue de Seine. Par le même acte, elle prenait aussi l’engagement d’enclore son terrain et d’y bâtir une maison. Cette acquisition lui coûtait le même prix de 10 livres parisis de rente foncière par arpent, par contre le cens avait considérablement augmenté et côutait 10 sols par arpent. Cependant le résultat était là : Jeanne disposait maintenant d’un domaine de plus de 2200m2. Qui plus est, il prit de la valeur puisque la rue de Seine fut pavée entre 1545 et 1546.

Le destin de Jeanne Deschamps ne laissa pas beaucoup de traces dans les archives qui révèlent toutefois qu’elle se remaria assez rapidement avec maître Pierre Thédot, aussi procureur au Parlement, et qu’en 1573 elle était de nouveau veuve. Elle avait revendu une partie située au sud de son domaine à un certain Hélie de La Faye dont elle recevait une rente de 83 livres par an8.



Extrait du bail à cens et à rente fait à Jehanne Deschamps

AN : L 797


Où Pierre Bolioud9 devient propriétaire

En 154810, la maison avait changé de main. Malheureusement, les circonstances de cette mutation restent obscures.

Le nouveau propriétaire était maître Pierre Bolioud qui exerçait tout à la fois les charges de secrétaire du Roy, de notaire et greffier au Parlement de Turin. Il recevait pour cette fonction 400 livres par an. On notera que François Ier avait pris la peine de lui en verser une avance de 300 livres en 1539, lors de la constitution de ce Parlement11.

Pierre Bolioud était avide de posséder des grands horizons, aussi avait-il acquis les biens de Pierre Boutin, de maistre Georges Sinadat et Nicolas Coppin et y avait construit « une grande maison couverte d’ardoise et aultres édifices, court, jardin et lieux12 «. Il s’était constitué une belle propriété qui s’étendait du petit Pré aux Clercs à l’ouest, à la rue de Seine à l’est ; des terrains de Gilles Le Maistre, avocat du roi, au nord à ceux de Jehan de Vallet, écuyer, au sud.

Le plan dit de Bâle ci-dessous illustre sans doute assez bien la topographie des lieux.

La rue Bonaparte est au premier plan, la rue de Seine se trouve entre les deux rangées de maisons sur le côté gauche du plan, la rue de Bussy se reconnaît à son coude, la propriété des Bolioud y est indiquée par une flèche. À sa gauche, on voit l’amorce de la rue des Marais (maintenant rue Visconti).



Les Montaigne

Maître Bolioud avait une fille, Geneviève. Elle épousa maître Gabriel Montaigne qui, pour subvenir aux besoins de sa famille, déploya toute sa vie une énergie sans borne qui le conduisit à exercer de multiples charges. En 1546, on le trouve huissier des requêtes du Palais. Cela ne suffisait sans doute pas pour élever ses enfants puisqu’il signa avec le fermier et receveur du cardinal de Tournon un bail13 de sous-traitance des fermes pour 200L par an. Il s’agissait de gérer ses terres et seigneuries de Villeneuve-Saint-Georges, Valenton et Challandray. À la même époque, il fut l’émissaire du roi Henri II auprès du Bureau de la Ville dans l’affaire bien embrouillée de « la closture des faulxbourgs de l’Université ». On le retrouve en 1553 prévôt de « Chastillon » ; en 1561, procureur fiscal de l’abbaye de Saint Germain des Prés. Il éeait fort apprécié puisque le cardinal de Tournon le récompensa en lui cédant ses droits sur la succession Jean Maillet, religieux professe en l’abbaye de Ferrière. En 1569, le Bureau de la Ville, qui mettait en place la garde de la porte de Buci, le choisit comme garant de sa bonne fermeture. Cette porte, on va le voir, joua un rôle important lors de la Saint-Barthélemy.


Le couple habitait à Saint Germain des Prés, rue de Seine dans la maison qui était à l’emplacement de l’actuel numéro 34. Il se trouve que le jardin avait une forme bizarre parce que le petit Pré aux Clercs y faisait une enclave. Aussi lorsque l’occasion fut donnée à Gabriel Montaigne d’y remédier, il sauta sur l’occasion et acquit le 7 septembre 1549 d’un certain Nicolas Beaujouen, maître brodeur, une pièce de terre qui mesurait 24 toises et demie14.

En 1568, à la suite des événements graves causés par les étudiants du Pré aux Clercs, il fut fait obligation à tous les propriétaires du petit Pré aux Clercs de déclarer leur bien. Gabriel Montaigne ne manqua pas de s’exécuter devant Desnetz, le 10 juillet. L’acte a disparu depuis, mais une copie écrite en 1624 subsiste dont voici le texte intégral.

« Fut présent en sa personne honnorable homme maistre Gabriel Montaigne, procureur en la court du Parlement et fiscal de Saint Germain des Prez lez Paris demourant audict lieu, lequel confessa estre détempteur propriétaire et possesseur d’une portion de jardin par luy acquize de Nicolas Beaujoan, maistre brodeur dudict lieu, ladicte portion contenant 24 toises 1/2 faisant portion de plus grande quantité lors appartenant audict Beaujoan assize audict SG en la censive de messieurs le recteur et les suppostz de l’Université de Paris à cause du petit Pré aux Clercs que son maistre Pierre Le Clerc tenoit à cens et rente de ladicte Université et dont il en avoit baillé une portion de 24 thoises 1/2 tenant d’une part au reste de ladicte portion dudict Beaujoan, ung mur entre deux dont le reste a esté de puys vendu à maistre Ambroise Amy aussy procureur en ladictte court, icelle portion dudict Montaigne tenant d’une part et aboutissant des deulx boutz et faisant en clave (sic) dedans son grand jardin , lesdictes 24 thoises 1/2 chargées d’ung denier parisis de cens portant lotz,rentes, saisines, amendes quant le cas y eschet et encore de 2 solz tournois de rente pour chacune thoises qui font 49 solz tournois pour lesdictes 24 thoises 1/2 faisant portion de 15 livres 4 solz tournois que la totalité du jardin dudict Beaujoan doibt à ladicte Université comme ayant le droict retroceddé dudict Le Clerc, ladicte rente de la condition qu’elle est payable chacun an à ladicte Université au jour et feste Sainct Remy, chef d’octobre, et lesquels cens et rente de 49 solz tournois, ledict Montaigne a promis sera tenu, promet et gaige par luy, ses hoirs et ayant cause bailler et paÿer à la dicte Université ou au porteur au dict jour et terme par chacun an , première année du paÿement eschéant au jour Sainct Remy prochain venant, à continuer et sur la dicte portion de jardin qui en demeure chargée affecte oblige et ypoyhèque et laquelle ledict recongnoissant promet maintenir, soustenir et entretenir en tel et sy bon estat que lesdictz deniers parisis de cens et puissent estre aysément prins et perceuz doresnavant par chacun an qu’il en sera de toutem propriétaire et possesseur, promettant, obligeant et renonçant. Faict l’an 1568 le samedy 10e jour de juillet

Ainsy signé N.Lecamus et Denetz

Ainsi paraphé et en marge est escript fait grosse »


De son mariage avec Geneviève Bolioud, Gabriel Montaigne eut de nombreux enfants  qui formèrent une famille soudée dont chacun des membres venait au secours des autres quand besoin était.

Un premier garçon, François, fut secrétaire ordinaire de la reine, mère du roi qui le combla de bienfaits. Par exemple en 1584, « ayant esgard et considération aux bons et agréables services » prodigués par François Montaigne et sa femme, Elisabeth Du Val, l’une de ses femmes de chambre, elle leur donna un terrain rue de Grenelle, près de son propre hôtel dit d’Orléans15. Généreux, François vint en aide à sa sœur Marie ainsi qu’à à son père en leur versant à chacun une rente de 16 écus soleil16.

Antoine, un deuxième fils, fut novice en l’abbaye de Seyrouge . An 1589, il fit à son frère Barthélemy don de tous les biens meubles et immeubles qui lui étaient venus de la succession de ses père et mère et de son aïeul Bolioud17.

Barthélemy était avocat en la cour du Parlement de Paris et précepteur des pages de la grande écurie du roi.

Gabriel était archer des gardes de la reine. Il reçut de son frère François une rente de 100 écus soleil aussi en 158318.

Marie épousa Pierre Barbier qui était, comme il se doit, procureur en la cour du Parlement. À la mort de ses parents, elle devint propriétaire avec son frère Hugues de la moitié indivise de la maison qui est maintenant le 32 rue de Seine.

Le calme et la douceur de vivre qui avait attiré tant propriétaires à Saint Germain des Prés disparut lors de la sinistre nuit du 24 août 1572 où le massacre des huguenots fut perpétué. Alors que Paris était encoredans la liesse du mariage d’Henri de Navarre19 avec Marguerite de Valois, la cloche de l’église Saint Germain l’Auxerrois, toute proche du Louvre, retentit vers minuit. Elle fut le signal du carnage contre les Huguenots, commandité par la reine mère Catherine de Médicis et le roi Charles IX, mené par le duc de Guise suivi du peuple de Paris. Les rues ne furent plus que sang et cadavres.

Or, Il était un lieu au faubourg Saint Germain qu’on appelait « la petite Genève » parce que de nombreux huguenots y habitaient. Il s’agissait de la rue des Marais20 et de ses entours Le duc de Guise, le duc d’Aumale et le bâtard d’Angoulême s’y précipitèrent par la rue Saint André des Arts. Arrivés devant la porte de Buci, ils trouvèrent porte close – Gabriel Montaigne en était, on le sait, l’un des garants - mais peu importe, Guise en avait la clé. Le malheur (ou plutôt le bonheur) fut que ce n’était pas la bonne. Il fallut envoyer chercher le bon sésame. Les protestants, alertés par les cris tout proche des massacreurs, se rassemblèrent au Pré aux Clercs et prirent la décision de fuir.

C’est là, au milieu de ce film tragique, que se situe un épisode qui reflète la cruauté des faits. Il fut relaté par un des rescapés, le duc de La Force. Avec ses deux fils, il logeait au faubourg Saint Germain. Au vacarme de la rue, le père sortit de sa maison, mais voyant que ses enfants ne venaient point, il retourna les chercher. À peine était-il rentré chez lui que les assassins arrivèrent. Un nommé Martin qui était à leur tête, entra dans la chambre, le désarma, lui et ses deux enfants, disant qu’il fallait mourir. La Force proposa une rançon de 2000 écus que Martin accepta aussitôt. Après avoir tout pillé dans la maison, il emmena La Force et ses enfants et leur firent passer la Seine qui était rouge et couverte de morts. La Force et ses enfants abordèrent devant le Louvre. En ce lieu, ils virent égorger plusieurs de leurs amis. Finalement on les emmena prisonniers dans la maison du capitaine Martin. Une tante donna bien la rançon de 2000 écus mais ils se firent tous égorger sauf le plus jeune fils de 13 ans qui put se réfugier chez le maréchal de Biron à l’Arsenal. C’est lui qui fit ce récit qui est parvenu jusqu’à nous. Ceux qui s’étaient rassemblés au Pré aux Clercs réunirent leurs chevaux et galopèrent à travers champs vers le sud-ouest, la troupe guisarde à leurs trousses. Mais ils avaient trop d’avance. Henri de Guise et ses compagnons rebroussèrent piteusement chemin à Montfort-l’Amaury.


La Saint Barthélemy (détail), François Dubois


Six ans après ces événements, trouvant peut-être leur domaine un peu trop grand maintenant que les enfants étaient adultes, Gabriel Montaigne et sa femme décidèrent d’en céder la partie qui est le numéro 34 en échange d’une rente. Le 7 octobre 1578 le contrat fut signé devant Me Denetz21 . Ils s’installèrent alors dans la maison qui était à l’emplacement du numéro 32 et portait l’enseigne des « Trois Pensées ».

On ne sait quand Gabriel Montaigne et sa femme moururent. Par contre, le cueilleret de 1595 nous apprend que les hoirs de Gabriel Montaigne étaient propriétaires de la maison du 36, ainsi que celle du 32. Par contre, celle du 34 était à Robert Thévin, président de la Chambres des Enquêtes.



1595 -1618 : Claude Le Lombard

En ce qui concerne l’histoire de la maison, la période qui suit est a obscure. La guerre entre le futur Henri IV et la Ligue faisait rage, de nombreuses maisons furent détruites à Saint Germain des Prés, en particulier dans ka rue de Seine trop proches des fortifications de Philippe Auguste.

Nous n’avons que deux éléments sur lesquels s’appuyer :

- Entre 1595 (date d’un cueilleret des moines de Saint Germain des Prés) et 1628 (date du cueilleret suivant), il y eut une série de mutations partant des héritiers de Gabriel Montaigne pour aboutir à l’acquisition de la maison par Pierre Mauguin,, en passant par un certain Claude le Lombard, propriétaire entre ces deux dates.

- En 1607, les héritiers de Gabriel Montaigne avaient procédé au partage des biens de leurs père et mère puisque Marie Montaigne et son époux Pierre Barbier, procureur en la cour de Parlement donnèrent la maison du 32 à leur fils « en faveur de son contrat de mariage » avec Catherine Courtillier22.



1618 : Vente par Claude Daurelle et Claude Girard sa femme . Ils étaient héritiers de Claude Le Lombard

Le 11 octobre 1618 marque un tournant important dans l’histoire de la maison.

Par devant Germain Tronson et Claude de Troyes notaires , Claude Daurelle, écuyer et seigneur de Villeneuve, Jax, La Besseye et Combest et damoiselle Claude Girard son épouse qui demeuraient hors la porte Saint Michel en la maison de sainte Colombe paroisse Saint Cosme vendirent à noble homme maître Pierre Mauguin , avocat en la Cour du Parlement et à damoiselle Suzanne Dulac sa femme « une maison assise à Saint Germain des Prez rue de Seyne où est à présent demeurant Pierre Naudin, maître apoticaire , bourgeois de Paris. » La maison appartenait au vendeur de son propre comme héritier de Guillaume de Lombard, vivant escuyer, seigneur de Villeneufve, Jax, La Bessaye et Combret, gentilhomme de la bouche de feu Monseigneur le duc d’Anjou et d’Alençon.

La maison contenait deux corps d’hôtel, l’un sur la rue, l’autre sur le derrière , une cour entre deux où il y avait un grand puit, plus une petite cour. Suivait un jardin avec une table à tréteaux en pierre de taille et un autre puit.

Le rez-de-chaussée du corps d’hôtel sur la rue comportait boutique, cuisine, dépendances et allée. À l’étage au-dessus on trouvait chambres, garde-robes. Le grenier était couvert de tuiles.

Le corps d’hôtel à l’arrière contenait au rez-de-chaussée une grande salle et dépendances avec des caves en dessous, sur toute leur étendue. Une allée permettait de descendre dans une petite cour et d’elle au jardin. Au dessus, deux chambres et deux garde-robes et grenier au dessus. À côté, on trouvait deux galeries portées par le mur mitoyen et comportant deux petits cabinets à siège d’aisance l’un sur l’autre auquel on montait par un escalier à vis. Le tout couvert était couvert d’ardoises. La maison tenait d’une part à monsieur le président Thévin, d’autre part à messire Barbier, avocat en parlement et par derrière aux héritiers de messire Jehan [de] Feu, vivant conseiller en la cour de Parlement.


La famille Mauguin

1632 : Partage des biens de Pierre Mauguin : la maison échoit à Gilbert Mauguin

Le 22 mars 1632, le notaire Leroy procéda au partage des biens de la succession de Pierre Mauguin.qui avait de nombreux héritiers ou légataires :

- Gilbert Mauguin, avocat au Parlement qui était légataire d’un tiers « de tous les immeubles et héritages de feu noble Pierre Mauguin, et dont on ne connaît pas les liens qui l’unissaient à Pierre

- Dame Antoinette Mauguin, sa soeur, héritière aussi pour un tiers et représenté par son fils, messire Benoît Begon, chanoine de la cathédrale de Clermont en Auvergne,

- le mari de sa sœur Anne décédée, Me Claude Broé, conseiller du roi et élu lieutenant en la ville de Clermont , et leurs enfants Victor Broé, conseiller et avocat du roi en la seigneurie et siège présidial d’Auvergne à Riom , Marine et Gilberte Broé .

Ils firent tous le long voyage depuis Clermont et vinrent loger à Paris rue Dauphine. Excluant du partage le cens dû sur la terre de Chamalière qui resta en commun par indivis , ils se partagèrent le reste.

La prisée comportait les deux tiers dans une maison sise à Clermont, à la charge d’acquitter la fondation de 30L de rente que le défunt avait instituée pour faire dire et célébrer une messes toutes les semaines en l’église cathédrale de Clermont pour 4 8000L ; la moitié des héritages qui étaient restés en commun de la succession de feu N. Mauguin entre Pierre Mauguin et François Mauguin prisé à la somme de 2 401L ; les prés situés en la paroisse de Gersac près Clermont,sans comprendre la part de messires Dulac prisé à la somme de 8040L ; la maison du faubourg Saint Germain, rue de Seyne laquelle , après prisée faite par les experts et le partage fait avec les sieurs Dulac et compte tenu de la fondation de 30L de rente que le défunt avait fait pour la célébration d’une messe tous les lundis de chaque semaine et à perpétuité en l’église des Augustins du faubourg Saint Germain estimée à 12360L ; une maison et une ferme à Jouy en Josas, à la charge d’acquitter la fondation faite par la defunte Dlle Mauguin de 30L de rente à la fabrique de l’églis e de Jouy pour la célébration de deux messes toutes les semaines à perpétuité prisés à la somme de 11400L ; 400L de rente constituées par messire Charles de Laubespine seigneur de Chateauneuf à présent garde des sceaux et par feu messire Frs Olivier seigneur de Fontenay par contrat passé par devant Plastrier et de Troyes le 7 avril 1623, au principal est de 6400L ; 400L de rente constituée par messire Jacques de La Planche et Frs de La Croix son gendre par contrat passé dvt Le Roy le 19 may 1624 au principal de 6400L ; 400L de rente constituée par Claude Mingot seigneur de Villeroy, maître des requêtes par contrat passé dvt Le Roy le 12 février 1627 au principal de 6400L; 300L de rente constituée par Jehan de Moussy par contrat passé dvt Le Roy le 30 décembre 1624 au principal de.4800L ; 400L de rente constituée au profit de feu Mauguin par le prévot des marchands et la ville de Paris sur les gabelles de France par contrat passé devant Herbin et Riche le 25 octobre 1623 au principal de 6400L

Tous les biens, héritages et rentes représentaient la coquette somme de 67 800L. Il en fut fait 3 lots égaux de la valeur de 22 600L qui furent mis sur 3 billets puis tirés au sort . Le second lot qui comportait la maison de la rue de Seine pour 12360 échut au sieur Gilbert Mauguin.



1675 :Contrat de substitution entre les héritiers de Pierre Mauguin et l’hôpital général et Robert Mauguin

1676 : Robert Mauguin vend la maison à Pierre Bernard et sa femme

La famille Bernard

1701 : Marguerite Bernard est propriétaire comma unique héritière de ses parents Pierre Bernard et Marguerite André

Un certain Bourgeois possède la maison et épouse en 2des noces Claude Dufay

Mort de la veuve Bourgeois. Il y a de nombreux héritiers. La maison échoit aux sœurs Dufay

1726 : Inventaire de M.M. Dufay, veuve Boivin. Sa sœur Bourgeois hérite la maison

1767 : Partage des biens de M.J. Dufay. La maison échoit à la veuve Bourgeois

AN V : adjudication de la maison à M. Dubois et sa femme M.E Santilly

An X : mort de madame Dubois

1811-Partage. La maison échoit à M. Dubois

1812 : Vente de la maison à aux frères Coulomb

1819- M. Lamy recueille la maison à la suite du décès de sa femme

1842- M. Lamy décède. La maison reste en indivis entre les deux enfants

1848-Partage entre les héritiers Lamy. Emile Lamy reçoit la maison

1 Habitable

2 De nombreux documents des Archives Nationales (A.N) attestent de cette acquisition : MC VIII/69 dont on trouvera le texte dans les pièces justificatives,, LL1124, (comptes de l’abbaye) K794 pièce 12, S3055 (censier)

3 L’immeuble   (n°34 uniquement) s’étend sur 996,25 m2 selon un plan dressé en 1822 par M. Brunton, expert.

4 Gilles Le Maître avait reçu de l’abbaye de Saint-Germain un terrain d’un arpent et demi (un demi hectare) en dédommagement des terrains qui lui avaient été pris pour élargir la rue de Seine. Ce terrain mesurait 10 perches (environ 60m) le long de la rue de Seine.

5 1 livre=20 sols et 1 sol=12 deniers

6 L 797 Bail à cens à la veuve de Me Palerne 1/03/1543

7 Environ 510m2

8 Arch. nat. ,Min. cent., VII/103, 5 mars 1574, titre nouvel par Jehan Petit

9 Alias Boulioud

10 Arch. nat., : LL 1125 f°388 v°

11 J 962, Dons et pensions par François Ier.

12 Arch. nat., : LL1125 F°388 r°

13 Arch. nat., Min. cent., VIII/75 le 21 janvier 1542

14 Arch. nat., : S6188

15 Arch. nat., : Y 129 f°433, février 1584

16 Arch. nat., :Mincent., XXXIII/213, 28 juillet 1579

17 Arch. nat.,  Min. cent., LXVIII/48, 29 décembre 1583

18 Arch. nat., : Y 125, 29 décembre 1583

19 Il n’avait pas encore 19 ans

20 Maintenant rue Visconti

21 Arch. nat., : S 6188. Ce carton contient une copie de l’acte de vente.

22 Le contrat de mariage fut signé devant Moufle & Sevestre le 1er septembre 1607. L’acte d’insinuation fut rédigé le 6 mars 1608 (A.N. : M.C. XLIX/196)