Lhôpital

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11 VII 1584, testament de dame Marie Morin, vefve de feu messire Michel de Lhospital
“ Dame Marie Morin vefve de feu messire Michel de Lhospital vivant chevalier chancelier de France, gisant au lict malade en son hostel siz rue Sainct André des Artz, toutesfois saine de pensée memoire et entendement, comme de prime face est aparu aux notaires soubz signez par ses paroles et maintien,
soy confessant pauvre et miserable pecheresse recommande son ame a Dieu son pere createur du ciel et de la terre, lequel nous a envoié son filz, nostre seigneur Jeshus (“ Jhs ”) Crist pour nous retirer a luy et nous donner grace entiere et acces, oultre lequel elle ne veult recongnoistre autre sauveur, auquel elle a toute l'esperance et asseurance de son salut, luy recommandant bien humblement / son ame, congnoissans qu'il n'est riens plus certain que la mort et plus incertain que l'heure d'icelle, a ordonné et ordonne apres son decedz son corps estre mis en terre pres dudict deffunct son bon mary [ mary, rayé une première fois pour ajouter “ bon ”] et feue sa bonne fille et de feu monsieur de Belesbat, son bon gendre, desquelz elle a receu tant de doulceur d'humanité et d'obeissance et estre enterrée sans solempnité ne pompe et que le jour de sondict enterrement il soit distribué aux pauvres honteux, gens du pays de Champmoteux et des environs et non point aux vaccabons cent cinquante livres
Item veult qu'il soit mis entre les mains de madame du Bouchet, sa soeur, autres cent cinquante livres et cent cinquante livres entre les mains de madame la presidente Coton pour estre par elle distribuez aux pauvres indigens ainsy qu'elle verront l'aumosne estre bien employée
Et qu'il soit mis encores entre les mains desd dames autres cent cinquante livres pour estre distribuez aux pauvres indigens non vaccabons et par l'advis de monsieur de Montigny
Et qu'il soit aussy mys entre les mains de Jacques Chesneau son serviteur pour estre distribué aux pauvres des environs du “ Bru ” par l'advis de monsieur Houdebrart cent / livres et encores qu'il soit baillé cent autres livres entre les mains desd dames presidentes pour estre distribuez par elles aux pauvres ainsy qu'elle verront bon estre
Item recommande lad testatrice ses filles a madicte dame la presidente du Bouchet, sa soeur, et a madame la presidente Cotton, commandant a sesdictes filles de croire leur conseil
Recommande aussy lad dame tous ses enffans a monsieur de Maisse, monsieur du Bouchet et monsieur du Parroy, son frere, ausquelz elle prie de trouver de bons partiz honnestes pour sesd filles avec lesquelz elles puissent vivre en la crainte de Dieu
Ordonne et veult lad dame que leur soit donné a chacunes cinquante mil livres tournois en mariage qui est cent mil livres pour les deux ensemble, lesquelz cent mil livres lad dame entend estre prins sur les plus clairs deniers, rentes et biens de sa maison, a la charge qu'elles seront tenues rapporter lad somme qu'elles auront receue sy elles veullent venir a partage de la succession de leurs pere, mere ou de lad dame testatrice, leur ayeulle
Item recongnoist lad dame qu'il est encores deu a monsieur du Fay, son filz, la somme de cinq mil livres tournois / restant de douze mil escuz qui luy auroient esté promis en mariage par feu madame de Belesbat, desquelz cinq mil livres il en est deu mil livres par feu monsieur de Pibrac et les autres quatre mil livres doibvent estre prins sur le bien de leur maison, laquelle somme n'a peu estre emploiée en rentes par lad dame parce que led sr du Fay avoit toujours vollonté de l'emploier apres son retour de Guyenne
Donne lad dame a Marguerite de Villiers damoiselle cent livres tournoiz oultre les deux cens livres que feu madame de Belesbat luy auroit donnez
Et a damoiselle Marie de Pillart cent escuz a la charge qu'elles serviront les filles de lad dame jusques a ce qu'elles soient mariées sans prendre gaiges, c'est assavoir que lad de Villiers servira madamoiselle de Belesbat jusqu'à ce quelle soit mariée et lad de Pillart jusques a ce que madamoiselle de Vignay aussy soit mariée
Donne a Gillette cinquante livres a la charge qu'elle ne prendra plus de gaiges et se pourra marier quant bon luy semblera
Donne a la nourice qui gouverne Magdaleine Hurault cinquante livres, aux deux enffans de Bazin chacun quinze livres, a Charlot, oultre ses gaiges, soixante livres tournois, a Mathurin Poirier et Nicolle du Gaudivilliers, chacun trois mynes de bled
Item lad testatrice a donné et donne a Jacques Chesneau et sa femme a chacun cent livres qui sont deux cens livres
Item declaire qu'elle tient quicte led Chesneau de l'administration qu'il a eue des affaires et deniers tant d'icelle testatrice que de ses enffans parce qu'il luy en a rendu bon compte
Item / prie led Chesneau de continuer le manyment des affaires de la maison et de ses enffans a quatre vingtz escuz de gaiges par an, ainsy qu'il a accoustumé, ce que led Chesneau luy a promis faire
Item donne a Magdaleine Hurault, sa petite fille, cent escuz pour son present de nopces qui seront mis entre les mains de madame du Bouchet, sa soeur, pour les faire proffiter en attendant son mariage
Donne aussy a madamoiselle Camille de Morel trois aulnes du meilleur vellours qui soit en la maison
Item lad dame enjoinct a tous ses enffans de vivre en la crainte de Dieu, a ses filz d'aymer leur femmes et ses filles leurs mariz et leur porter honneur et reverance et que ses filz ne soient point despenciers et ses filles point mondaines
Plus donne et legue a la fille aisnée du sieur president Tambonneau cent escuz sol pour luy faire son present de nopces, plus a la fille du sieur du Perray, sa fillolle autres cent escuz pour luy estre baillé en mariage

Et pour l'execution du present testament selon sa forme et teneur a esleu et eslit ses executeurs monsieur le president Tambonneau et led sieur du Perray, auquel elle a donné pouvoir le faire, revocante tous testamens et codicilles qu'elle pourroit avoir faictz voullant cestuy sortir son effect, et es mains desquelz executeurs s'est dessaisie de tous ses biens jusques a l'accomplissement d'icelluy, soubzmectant la tradition [ou la l'audition] soubz le scel du Chastelet de Paris. Ce fut faict et passé en l'hostel de lad dame / siz rue sainct André des Artz, apres avoir esté leu et releu a lad dame et par elle dicté et nommé l'an mil cinq cens quatrevingtz quatre, le mercredy unziesme jour de juillet et a signé la minutte estant aux liasses
Signé : Chappelain et Duboys

Et le lendemain XIIe jour desd mois et an, a lad dame chanceliere par forme de codicille et en augmentant a son testament dessus escript a donné et legué, donne et legue a Baltazard Hurault qu'on dict estre filz naturel de feu monsieur de Belesbat la somme de mil escuz sol a prendre sur tous les biens de lad dame et de sa maison, et jusques a ce qu'il soit paié de lad somme veult et entend qu'on luy en face rente au denier douze, plus donne et legue a sa petite fille Ydde, fille du sieur d'Amieux, cent escuz sol pour convertir en son don de nopces, laquelle somme veult estre mise es mains de lad dame du Bouchet pour la mettre a rente jusques a ce qu'elle soit mariée et a esté leu et releu a lad dame et par elle dicté et nommé, faict comme dessus
Signé : Chappelain et Duboys

Le c m de Diane de Morel se trouve en CXXII 1473, 26 septembre 1578.